Si j'étais tyran: le salaire universel

Publié le par Rémora

Cette fois, en tant que tyran absolu et vénéré, je vais proclamer une réforme monstre qui sera populaire auprès de certains, mais certainement pas auprès de tout le monde. Peu importe, c’est moi qui décide.

 

J’établis donc le concept du « salaire universel », qu’on pourrait aussi appeler la « prime de vie ». Je commencerai donc par mandater des gens pour calculer une somme correcte, en fonction du coût de la vie et des besoins humains. Ensuite, je ferai passer des lois pour établir ledit système.

 

Chaque individu résidant sur le territoire avec un permis de travail et des autorisations valides aura droit à cette somme (pour simplifier, disons 4000.- mensuels, par exemple), à partir du jour où il termine avec succès sa scolarité obligatoire (laquelle incluerait bien sûr les lycées, formations professionnelles et apprentissages), donc dès les alentours de 17-19 ans. Il faudra pour cela correspondre à certains critères :

 

En formation supérieure (université, écoles supérieures, etc.), il faudra poursuivre ses études dans les délais imposés. On peut aussi envisager de ne donner que la moitié aux étudiants, avec des conditions un peu moins strictes.

 

La personne doit travailler (et touche en fonction du pourcentage choisi). On peut aussi accorder des exceptions et considérer l’éducation de jeunes enfants comme un travail dont le pourcentage dépend du nombre d’enfants.

 

Une personne au chômage touche aussi indéfiniment cette somme si elle ne se trouve pas dans cette situation de son propre choix ou ayant provoqué volontairement son propre licenciement. Enfin, une telle personne doit rendre des comptes sur sa recherche d’emploi et, après un certain délai (peut-être une année), n’a pas le droit de refuser l’emploi qui lui sera attribué par les autorités. Les personnes ne remplissant pas ces conditions n’ont pas droit au moindre centime.

 

Les patrons, comptables et autres verseurs de salaire ne sont pas libres d’attribuer des bonus ou des augmentations. Ils ne peuvent pas choisir de verser une somme différente (même supérieure) à leurs employés et, en cas de délit, se verront retirer le droit de gérer leurs propres comptes. En outre, ils ne peuvent pas non plus choisir leur propre salaire et touchent également le salaire universel, et seulement le salaire universel.

 

On peut envisager une augmentation en fonction du temps de travail (ancienneté, par exemple 100.- tous les 3-4 ans) et en fonction du nombre d’années d’études non-obligatoires strictement nécessaires pour un travail donné (pour les scientifiques, médecins, enseignants, etc.), par exemple 200.- par année d’études strictement nécessaire, et peut-être en fonction de la responsabilité (par palier de 100 ou 200.-).

 

Après un nombre fixe d’années de travail actif (par exemple 35), la personne peut prendre sa retraite et touchera, jusqu’à son décès, la même somme.

 

L’Etat supervise, contrôle et s’approprie tous les excédents de toutes les entreprises et de tous les secteurs. Autrement dit, les milliards habituellement versés au patrons, injectés en bourse, versés comme bonus ou dividendes constituent l’impôt (il ne sera plus rien demandé aux particuliers sur ce qu’il touche, il sont payés « nets »). Dans cette conception, le terme « patron » finira par disparaître pour celui d’« administrateur » ou « responsable de secteur d’activités ».

 

Bien sûr, il faudra entrer davantage dans les détails pour déterminer tous les cas de figure, mais le but reste de construire une société où l’argent n’est pas un problème : tout le monde est payé, et tout le monde est payé la même chose, sauf ceux qui choisissent volontairement de ne pas travailler ou de ne pas s’intégrer au système. Il restera aussi à régler le problème des biens, des fortunes et des successions, mais ça c’est un autre débat.

 

Bien sûr, un amendement prévoit que le tyran (bibi), a lui, et lui seul, le droit de se servir à volonté dans les caisses de l’Etat pour refaire sa salle de bains ou construire un mausolée pyramidal en or à sa divine gloire…

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A
<br /> Intéressant, cette idée m'avait aussi traversé l'esprit.<br /> <br /> En plus du "salaire universel", il faudrait également revaloriser l'amour du travail bien fait. L'absence d'une carotte pourrait amener certains à faire le strict minimum...<br /> <br /> <br />
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