Un glauque sur… La Dictature universelle du trois-pièces

Publié le par Rémora

image.php.jpgLes idéologues, politiciens, révolutionnaires ou rats de toutes espèces pensent tous connaître les raisons qui font que notre société les satisfait si peu. Ils accusent à droite et à gauche, ils condamnent, ils pointent du doigt des ennemis réels ou imaginaires, des concepts abstraits et insaisissables et, pire, tentent d’emmener autrui dans leurs délires maniaco-paranoïaques.

 

Chaque jour il paraît de nouveaux livres, de nouveaux articles, de nouveaux cours universitaires qui tentent d’expliquer en détail pourquoi le libéralisme, le capitalisme, le communisme, l’anarchisme, les jeux vidéo, le grand Israël ou encore la Chine sont responsable de tout ce qui va mal dans notre société. Aussi alléchants qu’ils peuvent paraître parfois, ils sont tous dans l’erreur, car ces gens de tout poil qui tentent de nous expliquer la causes de malheurs que nous ne subissons pas, en général, font tous partie de la classe des maudits, des méchants qui constituent la base de tous nos malheurs.

 

En effet, ils portent tous la cause de tous les maux du monde sur eux : je veux bien sûr parler des costumes trois-pièces.

 

Qu’ils aient été apportés il y a plusieurs centaines de milliers d’années par d’improbables ancêtres de l’humanité ou qu’ils soient l’œuvre de quelque tailleur hautement voué au culte de Satan, le trois-pièce (ou costard-cravate-parfois-sans-cravate) étend, depuis une centaine d’années, sa domination perverse et implacable sur notre pauvre monde. Les victimes de la possession cravatesques sont parfois appelés les « cols blancs », mais, dans le langage courant des éveillés à la réalité, on les appelle les « possédés ».

 

Certains pensent encore qu’il y a un espoir, parce que les « cols blancs » sont tous des hommes d’affaires capitalistes… Or, rien n’est plus faux : les politiciens les plus alternatifs qui soient se pointent au parlement en costard. Les jeunes révolutionnaires ne peuvent pas s’empêcher d’en porter un dans les grandes occasions, pour éviter d’avoir à passer pour des pauvres (ce qui est la disgrâce totale dans notre société, puisque les plus ardents défenseurs des pauvres, à moins d’être des abbés prénommés Pierre, veulent bien défendre leur cause, mais en tout cas pas qu’on les confonde avec ces pauvres, parce que quand même, n’oublions pas qu’ils puent et qu’ils parlent mal). On pourrait dire aussi que ce sont tous des hommes, mais là aussi, grave erreur, les femmes revêtent de plus en plus cet habit maudit, même si, dans leur rôle de sages conseillères de l’Humanité, elles y échappent encore un peu, mais il y a fort à parier que le jour arrive où toutes le porteront et ce jour là, tout espoir sera perdu.

 

Et puis essayez d’aller à un moment aussi joyeux qu’un mariage dans n’importe quel autre habit, si vous êtes un mâle, et on vous regardera comme si vous étiez le dernier des derniers… Pire, si c’est un événement aussi triste qu’un enterrement, on ira parfois jusqu’à vous accuser de n’avoir aucune considération pour la personne décédée (qui, là où elle est, doit effectivement accorder une grande attention à la façon dont on s’habille). C’est le lot de tous les contestataires et de tous les révolutionnaires ; n’oublions pas que la différence est, par défaut, un crime grave.

 

Mais rassurez-vous, la lutte existe. Le trois-pièces ne vaincra pas. Aidons-nous les uns les autres à rétablir le règne de la sagesse et de la lumière du bermuda et de la chemise hawaïenne ! Mort au costard !

 

Et là on me dit : « Arrête ! Un habit ne peut pas diriger le monde ! »

 

Et je réponds : « Vraiment ? »

Cette référence ne sort pas de nulle part, une bière à la personne qui me trouvera d’où elle vient !

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